mardi 23 février 2016

Le thaumatrope (c'est grave, docteur ?)

A l'heure de la réforme de l'ortografe (ben quoi ?), parlons un peu de langue française, loin des revirements de l'Académie. Moi j'adore ça, pas vous ? 

J'aime et utilise à foison les vieilles expressions : "On rigole, on rigole, on voit pas le fond du bol", "Je vais pas me mettre la rate au court-bouillon" ou "C'est l'hôpital qui s'fout de la charité" (transformé involontairement par une ancienne collègue en "C'est la clinique qui s'fout de l'hôpital" :-)), dès que je peux les placer dans la conversation, je fonce ! 

Dans la famille, grâce à une grand-mère au vocabulaire imagé et personnel, nous faisons aussi se perpétuer une tradition de mots inventés ou issus d'un patois oublié : acafoui (affaissé, tassé sur soi-même), assaboui (abasourdi), rousiner (ronronner) jalonnent les moments d'un quotidien où on a mille occasions d'être acafoui ou d'entendre un appareil qui rousinne.

Et puis j'adore les mots anciens, devenus rares, ceux dont on oublie et recherche régulièrement la définition précise. Pétrichor, métempsychose, antonomase, didascalie, and so on, je vous donne pas les définitions, hein, parce que :
- et d'une, vous en avez ptêt rien à faire
- et de deux, mes mots rares ne sont sûrement pas les vôtres
- et de trois, vous n'avez qu'à faire comme moi et chercher dans le dico, bande de clampins :-) !

Enfin, pour en terminer avec le sujet (pléonasme), et avant de revenir à ce qui vous amène ici,  voici quelques uns des mots que j'aime pour leur sonorité : tintinnabuler, vespéral, clapotis, lueur, libellule, mélancolie, coquelicot... Pas toujours évident à placer dans la conversation, à moins d'habiter près d'un champ de blé bordant une rivière, de s'y promener, le soir, tandis qu'au loin les vaches (ou les curés) font sonner leurs cloches, et de s'attarder pour lire un poème de Baudelaire à la lumière d'une lampe torche (c'est le soir, je vous le rappelle). Mais c'est beau, non ? 
Voilà, vous savez tout sur certaines de mes habitudes langagières (les autres, je préfère ne pas les étaler ici), vous pouvez conséquemment vaquer à vos occupations les aminches. Ah ben non, restez, faut que je vous parle de ma petite création !
Bon, si j'ai introduit mon article de cette logorrhée :-), c'est que je vous présente aujourd'hui un petit jeu ancien au nom barbare : le thaumatrope. Vous connaissiez ce mot ? Moi pas !
Littéralement " jouet optique qui exploite le phénomène de la persistance rétinienne", il s'agit pour faire simple de 2 images complémentaires qui, collées dos à dos, donnent l'impression de se superposer et de ne former plus qu'une lorsqu'on les fait tourner.

Voici donc mes petits thaumatropes !

Marcello Mastroianni et Anita Ekberg et leur baiser dans la fontaine de Trevi :


Ma nièce choupinette en pleine séance de pêche à la ligne dans le jardin de ma mère (qui ne borde pas une rivière) :
 



Les déclinaisons sont infinies, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres blagounettes, voire même à tous les fantasmes : et hop !

Ha ha ha, disparue la blonde Anita, place à la brune Cécile, elle n'a qu'à bien se tenir, et encore, j'ai pas mis ma robe fourreau noire :-) !!!

Chers acolytes, envoyez moi vos mots chéris, je me ferai un plaisir de les débusquer dans mon vieux Littré ! Et la prochaine fois, je m'attaque au phénakistiscope, au zootrope et au praxinoscope !

Cécile, le 15/02/16

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